Garderie et centre de loisirs, quelles différences ?

À en suivre la définition stricto-sensu du dictionnaire, la garderie est le « local où l’on garde de jeunes enfants », ainsi qu'un « accueil des enfants en dehors des heures de classe ». Autrement dit, un terme générique, presque "fourre-tout", regroupant plusieurs modes de garde. De plus, elle serait en passe de devenir obsolète et sommée de laisser sa place au centre de loisirs. Qu'en est-il réellement ?

Tout d'abord, il faut distinguer la crèche de la halte-garderie comme de la garderie. Ces deux premières peuvent être publiques, associatives ou privées, et pratiquent, pour la crèche, un accueil régulier d’enfants, pour l'autre un accueil ponctuel (de l’ordre de plusieurs heures à quelques demi-journées par semaine). Le public est constitué d’enfants n'étant pas en âge d'être scolarisés, qui sont strictement encadrés par des professionnels de la petite-enfance.

La garderie, quant à elle, s’adresse aux enfants scolarisés, et ce, dès la maternelle. Elle peut se faire sur deux temps, celui des accueils périscolaire et extra-scolaire. L'amplitude horaire du temps d’accueil périscolaire, qui se fait dans l'école intra-muros, est défini par chaque municipalité comme école et évolue en fonction des besoins. Généralement, il se décompose en trois tiers : un temps de garde le matin avant la classe, un temps de garde durant la pause méridienne et un temps de garde après la classe. Ces temps de garde ne sont pas effectués par les enseignants, mais par un personnel d’animateurs socioculturels, censés posséder un diplôme en rapport avec l'animation et/ou l'encadrement de jeunes enfants. Ces derniers sont susceptibles de proposer des activités de loisirs afin d'occuper les enfants. Parfois, une aide aux devoirs est organisée, par des enseignants de l'école, des bénévoles ou des retraités, sur ce même temps de garde.

Enfin, la garderie extra-scolaire s'apparente, elle, au centre de loisirs. Ce dernier, très souvent installé dans un lieu spécifiquement dédié, hors de l'école, prend le relais lorsqu'il n'y a pas classe : le mercredi après-midi, par exemple, ou bien durant les vacances scolaires. Là encore, diverses activités sont proposées aux enfants par les animateurs socioculturels. Cependant, le fait que la loi permette qu'un centre de loisirs puisse fonctionner au minimum deux heures par jour a pour conséquence d'accroître l'insistance des services administratifs en charge de la jeunesse et de la famille afin que les garderies disparaissent graduellement en laissant la place aux centres de loisirs. Dès lors, certaines caisses d'allocation familiales préfèrent désormais subventionner les centres de loisirs au détriment de ce lieu de garde traditionnel.

Cette volonté pose problème aux municipalités fonctionnant avec un budget restreint pour une raison évidente : il faut du personnel qualifié (animateurs diplômés, pour l'animation comme pour la direction) pour un accueil de loisirs, et qui plus est apte à produire un projet pédagogique.

Partager